Les 16 et 17 juillet 1942 et les jours qui suivirent, 14 000 Juifs étaient arrêtés par la police française avant d’être déportés en Allemagne. La rafle du Vel’ d’hiv’.
80 ans après, cette abomination fait l’objet d’un cycle de manifestations organisé par la section dauphinoise du Conseil représentatif des institutions juives de France. L’une d’elles avait pour cadre la maison de l’avocat, ce 23 juin. Jacques Dallest, procureur général près la cour d’appel de Grenoble, y donnait une conférence sur le déroulement des événements. En déplacement à Auschwitz où il accompagnait un voyage scolaire, l’histoire Tal Bruttman participait en viosioconférence à ce rendez-vous.
Le bâtonnier Jean-Yves Balestas indiquait en ouvrant la soirée combien est naturel l’engagement des avocats face à l’antisémitisme. Maître Hervé Gerbi, président du Crif Dauphiné rappelait l’importance de la mémoire dans l’action contre l’antisémitisme et tous les racismes. Il évoquait la rafle qui a eu lieu le 26 août 1942, à l’initiative du gouvernement de Vichy, dans l’ensemble de la zone non occupée par l’armée allemande. A Grenoble, les Juifs arrêtés ont été regroupés à la caserne de Bizanet, avenue maréchal Randon, à l’Île verte.
La conférence de Jacques Dallest donnait ensuite à voir comment les responsables de la police française ont demandé aux nazis à se charger eux-mêmes de la rafle des Juifs dans Paris et sa banlieue. Il décrivait l’organisation des arrestations, de la constitution d’un fichier jusqu’à celle des équipes d’intervention, de l’organisation des transports… Les conditions inhumaines dans lesquelles les personnes arrêtées ont été détenues dans le vélodrome d’hiver avant leur déportation en Allemagne. Et le peu de mise en cause, après la Libération, des responsables de ce crime contre l’humanité.
De nombreuses informations, précises, documentées, complétées par les interventions en visioconférence de Tal Bruttman.
Une soirée importante pour que la mémoire éclaire les enjeux d’aujourd’hui.