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La truculence d’une figure qui a marqué l’histoire de la montagne. C’est sans doute ce que retiendront ceux qui ont assisté à la conférence donnée par Pierre Montaz, à l’initiative du Groupement dauphinois des avocats honoraires.

Marie-Jeanne Pascal-Montoya, présidente du GDAH accueillait Pierre Montaz.

Montaz, Montaz-Mautino, un nom que nul n’ignore à Grenoble. Un nom, une marque, associés au ski. Car Pierre Montaz est l’un des grands artisans de l’équipement en téléskis, télésièges autres téléphériques des montagnes de la planète. 2500 engins au total.

« Nous avons récupéré des jantes de voitures pour faire des poulies, un câble dans une exploitation forestière, des poteaux téléphoniques de réforme et c’est avec ça que nous avons monté le téléski du lac Blanc à l’Alpe », se souvient-il. En inventant au passage le système de la pince débrayable. Pierre Montaz, qui a créé son entreprise avec son copain Victor Mautino dans les année 50 après avoir quitté celle de Jean Pomagalski, est un autodidacte. Il a notamment appris le métier chez Pechiney, à Saint-Jean-de-Maurienne – mille mètres de dénivelé pour se rendre à l’usine depuis son village de Montpascal. Et il revendique avec fierté son identité savoyarde: « J’ai pu remonter la généalogie familiale à Montpascal jusqu’en 1600« , même s’il est né en 1924 à Lavallois-Perret, en région parisienne où ses parents étaient monté travailler.

Du transport par câble (avec ses perspectives urbaines actuelles), des monte-pentes (c’était la première appellation des systèmes de remontée), de la création des stations comme celle de Chamrousse pour laquelle Pierre Montaz s’est associé avec l’entreprise Pascal, il fut beaucoup question ce 13 mai à la maison de l’avocat.

Pierre Montaz, un dynamisme à toute épreuve.

Mais Pierre Montaz, en racontant son parcours, laissait une large place, souvent avec émotion, à sa participation à la Résistance. Lui qui s’était retrouvé perchman en 43 à l’Alpe d’Huez a été très directement confronté, en août 1944, à la barbarie de l’attaque allemande de l’hôpital que la résistance avait installé au chalet du Signal, à l’Alpe. Les blessés ont été poursuivis puis cachés au lac de Lafare, à 2641 mètres d’altitude dans le massif des grandes Rousses. Les onze hommes d’équipage d’un bombardier américain abattu – ils étaient parvenus depuis l’Embrunais jusqu’à Huez en passant par la Bérarde – et les maquisards de l’Oisans purent procéder à l’évacuation. Pierre Montaz fut l’un de ceux qui ont su éviter le pire.

Soirée instructive, comme celles qu’organisent régulièrement les avocats honoraires à la maison de l’avocat.