Était-ce le thème de la formation? Toujours est-il que c’est dans une forme renouvelée que se présentait la soirée consacrée à la médiation, ce 26 septembre à la maison de l’avocat. Point de tribune non plus que de chaises : les avocats débattaient dans le hall de la maison autour d’un buffet, sans plus de formalisme.
Ce qui ressemble somme toute à l’essence de la médiation : le rapport humain avant l’expertise juridique. Le père fondateur de la médiation à Grenoble, le bâtonnier Clément-Cuzin, le confirmait en indiquant : « ce qui m’a le plus touché au cours de ma carrière, ce sont des médiations réussies, la satisfaction des mediés après en avoir réellement terminé avec un conflit ». La médiation est en effet un processus qui permet aux deux parties de se retrouver pour en débattre de leurs différends en présence d’un médiateur, chacune étant accompagnée d’un avocat qui apporte son savoir-faire à la rédaction d’un accord en prenant garde aux intérêts de celle qu’il assiste. L’un de ses avantages est un règlement du conflit beaucoup plus rapide qu’une décision judiciaire.
Ce dont les avocats ont débattu le 26 septembre en portant sur les fonds baptismaux la nouvelle association des avocats médiateurs qui permettra d’échanger les expériences et de faire progresser ce mode alternatif au procès pour régler les conflits.
La médiation est d’ailleurs le sens de l’histoire. La législation évolue et, que ce soit dans le domaine du droit administratif, familial ou pénal, elle impose la médiation préalable dans un plus grand nombre de procédures. Maîtres Corine Beaufour-Garaude et Delphine Bressy-Rausch décrivaient ces évolutions en notant que le rôle de l’avocat, qu’il soit médiateur ou accompagnant un client dans la médiation, est essentiel en ce que ses connaissances professionnelles sont garantes d’un processus qui mettra toutes les chances de son côté pour un plein aboutissement. Evelyne Tauleigne, bâtonnier élue, relevait de son côté que « les conflits, par exemple dans le secteur du bâtiment que je connais, sont souvent des confrontations entre des personnes avant d’être des débats techniques sur des indemnisations et la média
tion est particulièrement adaptée pour dénouer ces situations ».
Ce qui reste, c’est somme toute une « révolution culturelle » qui n’est pas encore pleinement achevée. « L’avocat, c’est un cerveau composé de deux moitiés, celle du combat et celle de l’accompagnement humain du justiciable; nous avons trop l’habitude de nous servir uniquement de nos capacités belliqueuses », soulignait Delphine Bressy-Rausch.
Un autre aspect des mutations actuellement en cours du métier d’avocat. Pour celle-ci, les avocats grenoblois pourront compter sur leur toute jeune association des avocats médiateurs.