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Les avocats et leurs invités se sont retrouvés nombreux lors de la cérémonie des vœux présentés par le bâtonnier David Roguet. Le bâtonnier appelle la profession à se réinventer en prenant appui sur les fondements de son exercice : humanité et indépendance.

Une salle où se sont retrouvés avocats et magistrats pour cette cérémonie des vœux, le 29 janvier dernier.

La rencontre de deux générations. C’est sous ce signe que le bâtonnier David Roguet avait choisi de placer la cérémonie des vœux du barreau de Grenoble, le 29 janvier dernier. Deux générations puisque le barreau accueillait dix-sept nouveaux avocats tandis que trois éminents membres du barreau accédaient à l’honorariat, maîtres Tixier, Brasseur et Collomb.

David Roguet, bâtonnier de l’ordre des avocats de Grenoble.

L’époque veut que ces générations se succèdent en un moment de bouleversements profonds. L’horizontalité prend aujourd’hui le pas sur la verticalité qui réglait les relations sociales en des temps pas si lointains, notait le bâtonnier. Un « changement de paradigme », pour David Roguet, qui n’épargne pas la justice, tandis que l’intelligence artificielle s’avère capable de savoir et de savoir faire qui restaient jusqu’alors l’apanage de l’homme, de l’avocat. « De cette cassure peut jaillir une étincelle, lançait le bâtonnier, car, disait-il, je crois à l’intelligence collective. » Et à « cette lame de fond qui arrive et que nous n’avons guère d’autre choix que de prendre le mieux possible, le bâtonnier soulignait que nous pouvons opposer notre savoir être, notre humanité qui nous permet de comprendre les hommes, qui nous rappelle que les robes ne seront jamais des robots ». Humanité, mais aussi indépendance à laquelle n’accèdera jamais l’intelligence artificielle. « Les robots, ce sont des données, qui peuvent être collectées et traitées par des officines ; la seule garantie d’une justice libre, c’est ainsi de marquer notre identité face à ce mouvement qui traverse notre société. »

Les membres du conseil de l’ordre des avocats de Grenoble, au cours de la cérémonie.

Ces mots venaient conclure une soirée au cours de laquelle Christian Brasseur, Bernard Collomb et Gérard Tixier furent reçus au rang d’avocat honoraire. Instants souvent chargés d’émotion.

Au cours de sa présentation de l’impétrant, Dominique Fournier notait combien en 46 ans d’exercice, Christian Brasseur a fait progresser le droit de la consommation en France. Tandis que maître Brasseur, qui lui succédait à la tribune, s’interrogeait sur la capacité « d’une appli à ranimer une étoile dans un œil trop sec ».

Dominique Fournier, magistrat à la Cour de cassation.

Maître Michel Dalmas évoquait les engagements de Gérard Tixier aux côtés des justiciables. Gérard Tixier, qui après avoir noté non sans humour que l’honorariat consistait à entendre « tout le bien qu’il faut que je pense de moi », rendait hommage aux « cabossés de la vie » qu’il a côtoyé comme avocat en droit social et appelait, comme ancien membre du conseil de l’ordre mais aussi syndicaliste,  à la défense de « principes qui nous dépassent », comme la nécessite de « défendre la défense », garantie des liberté et de l’Etat de droit.

Maître Christian Brasseur.

C’est en alexandrin que maître Harald Neyret rendait hommage à Bernard Collomb tout en exposant ses limites à la compréhension de « l’infraverbal » qui, selon lui caractérise le nouvel avocat honoraire. Bernard Collomb s’attachait quant à lui à citer ceux qui ont guidé ses pas en soulignant l’importance de l’ordre des avocats dans la vie du barreau, lui qui a longtemps présidé sa commission culturelle.

Maître Michel Dalmas.

Des hommages auxquels David Roguet s’associait pour évoquer d’un mot chacun des trois nouveaux avocats honoraires: « raffinement » pour Bernard Colomb, « rigueur » pour Christian Tixier et « engagement » pour Christian Brasseur. « Vous léguez un héritage, un pont entre générations qui transmettra vos espoirs. »

Maître Gérard Tixier.

Maître Harald Neyret.

Maître Bernard Collomb.

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