Après leur participation aux manifestations des 9 et 11 janvier, les avocats se sont une nouvelle fois rassemblés le 13 janvier à 10h30 sur le parvis du palais de justice de Grenoble. Ils entamaient ainsi une seconde semaine de grève totale pour protester contre le projet de disparition de leur régime autonome de retraite.
Ce rassemblement intervenait alors que des discussions ont eu lieu dans la matinée de ce 13 janvier entre la ministre de la Justice et les représentants des avocats. Rencontre jugée décevante par la présidente du Conseil national des barreau, le bâtonnier de Paris et la présidente de la Conférence des bâtonniers. Un communiqué a été publié en fin d’après-midi pour appeler la profession à la poursuite de la grève. Le barreau de Grenoble s’est joint à cet appel et la grève est donc effective jusqu’au 19 décembre.
En s’exprimant le 13 au matin devant ses confrères, Evelyne Tauleigne, bâtonnier du barreau de Grenoble, soulignait le caractère historique de la mobilisation nationale en cours dans la profession. Elle notait que « ce mouvement de grève et la gêne qu’il entraîne pour les juridictions et les justiciables – dont nous avons parfaitement conscience – demeure le seul moyen de nous faire entendre, un peu comme la grève à la SNCF a aussi comme conséquence la gêne des usagers ». Elle appelait les avocats à se montrer solidaires, notamment vis-à-vis des confrères qui sont en difficulté pour affronter une demande de renvoi d’une audience. « Les membres du conseil de l’ordre sont mobilisés et sont à vos côtés », rappelait-elle. En cas de refus de report des audiences, la consigne est celle d’une grève du zèle, comportant plaidoiries longues, lecture des pièces écrites du dossier, etc.
L’importance de ce mouvement de grève a d’ores et déjà suscité des réactions d’inquiétude des magistrats responsables des juridictions, inquiétudes dont il ont fait part au ministère de la Justice.