Le temps n’était certes pas au cyclotourisme, ce lundi 2 mars au matin. C’est pourtant avec le sourire que six avocats du barreau de Grenoble s’apprêtaient au départ. Objectif, rallier à vélo la prochaine étape du Relais de la justice, Lyon. Une randonnée de 115 kilomètres, sous un crachin hivernal, en passant par Tullins et Saint-Jean-de-Bournay. Partis dès 8 heures, ils prévoyaient une arrivée aux alentours de 14 heures.
Les avocats grenoblois venaient ainsi jouer leur partition au sein du grand ensemble d’une profession mobilisée depuis huit semaines. Les relayeurs étaient partis de Montpellier une semaine avant. Ils ont rejoint Nîmes avant que leurs confrères gardois ne passent le témoin à Avignon, Carpentras, puis Privas, Valence… Ce qu’ont fait ce lundi les Grenoblois aux avocats du barreau de Lyon, après avoir recueilli le relais le dimanche 1er mars des mains de leurs confrères valentinois.
Au niveau national, d’autres relais étaient en cours au départ de l’Ouest du Nord du pays. Tous se rejoindront à Paris le 11 mars, avec un final… à pied. Un itinéraire parisien sous la forme d’un jogging en robe noire auquel participera la présidente du Conseil national des barreaux, Christiane Féral-Schuhl.
Ce que contient le bâton qui passe d’un relais à l’autre? Un cahier de doléances dûment rempli par la profession. Il porte certes sur la réforme des retraites, mais pas uniquement. « Nous voulons attirer l’attention sur la situation de la justice dans son ensemble », précise maître Cyrielle Delbé, présidente grenobloise de l’Union des jeunes avocats et cycliste de l’étape iséroise. Des cahiers de doléances qui ne concernent d’ailleurs pas seulement les avocats. « Nous sommes passés dans tous les services du palais de justice pour recueillir les doléances des greffiers et des fonctionnaires du service public de la justice », précise Cyrielle Delbé. Comme le soulignait une avocate au départ du relais, « ce n’est pas depuis la grève des avocats que les tribunaux sont engorgés, le manque de moyens et d’effectifs, cela fait des années ». De fait, le cahier s’est enrichi de huit pages supplémentaires au cours de son étape grenobloise.
Le cahier de doléances a pris le chemin de Lyon avant le rendez-vous de l’Assemblée nationale le 11 mars. Il était sous bonne garde, tout comme les relayeurs s’étaient protégés de robustes imperméables.