« Nous n’allons pas mettre fin à la grève au moment où le projet arrive devant les députés ». L’argument a fait mouche. Les avocats grenoblois, réunis le 17 février en une – nombreuse – assemblée générale, ont décidé la poursuite de leur mouvement jusqu’au lundi 24 février inclus. Ce sera la septième semaine de grève, consécutive, depuis le début du mouvement entamé le 6 janvier dernier.
Décision pourtant pas facile à prendre. C’est que la grève pèse sur les trésoreries de cabinets – un dispositif de solidarité est en place au niveau national- mais aussi etsurtout sur les justiciables dont les procès sont reportés avec les conséquences que de de telles décisions peuvent avoir.
Pour autant, les avocats soulignent que la mise en œuvre du projet concernant leurs retraites aurait une conséquence, celle de la disparition de nombreux cabinets d’avocats (280 pour le barreau de Grenoble) et par suite l’apparition de déserts judiciaires dans lesquels l’accès au droit serait difficile pour les justiciables.
Une réalité qui a été mise en avant lors des rencontres qui ont eu lieu en fin de semaine dernière avec des parlementaires isérois : les députés Colas Roy et Véran (devenu depuis ministre de la Santé) ainsi que le sénateur Guillaume Gontard.
Car si les avocats ont décidé de prolonger la grève – un mouvement que le barreau de Paris vient de rejoindre -, ils sont également déterminés à multiplier les actions spectaculaires de sorte que l’attention des médias puisse être soutenue. Le 18 février, ils participeront ainsi à une opération don du sang, en robe professionnelle, à 14h30 à l’établissement français du sang de la Tronche.
La grève sera également marquée par des opérations symboliques devant le palais du justice où les avocats se relaieront pour obtenir de nouveaux renvois d’audience, y compris lorsqu’il faudra se présenter en nombre pour que les tribunaux acceptent de renvoyer les audiences à une date ultérieure.
Ils participeront à la manifestation interprofessionnelle qui partira de la gare de Grenoble le jeudi 20 février à 10 heures.
Une nouvelle assemblée générale est convoquée le 24 février pour décider des suites du mouvement.