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Nouvelle assemblée générale, ce 27 janvier, à la maison de l’avocat. Et rapidement un accord unanime : ce n’est pas le moment de faire machine arrière, après trois semaines de grève. D’autant que le projet gouvernemental est en évolution constante. Evelyne Tauleigne, bâtonnier de l’ordre, soulignait ainsi que la réforme ne prévoit plus de régime universel, mais un « système universel » comportant en son sein cinq régimes de retraite ainsi qu’une série de dispositions dérogatoires. Elle notait également que le Conseil d’État a rendu un avis critique sur la copie que lui a présentée le gouvernement, l’estimant lacunaire à bien des égards.

Les avocats grenoblois ont décidé de prolonger leur mouvement de grève jusqu’au 4 février.

Dans ce contexte, le vote de l’assemblée générale est clair. Les avocats grenoblois décident de la poursuite de la grève totale jusqu’au mardi 4 février inclus. Ils participeront à la manifestation nationale organisée à Paris par le collectif SOS retraite qui regroupe les professions libérales confrontées au projet gouvernemental de disparition de leurs régimes autonomes.

L’instant est crucial. « Si ce projet passe, ce qui a été ne sera plus, notre profession sera profondément transformée », dira un avocat au cours de l’assemblée. La crainte, c’est que la hausse des cotisations ne puisse être absorbée par les cabinets les plus fragiles, notamment ceux qui travaillent à l’aide juridictionnelle. Une aide juridictionnelle qui rémunère a minima les avocats concernés. Leur cessation d’activité entraînerait la création de déserts judiciaires et par conséquent un recul de l’accès au droit pour les justiciables. Tout particulièrement pour ceux d’entre eux dont le droit à être défendus – eu égard au faible niveau de leurs revenus – est pris en charge par l’État par le biais de l’aide juridictionnelle.

Evelyne Tauleigne, bâtonnier de l’ordre des avocats de Grenoble.

Si la décision de prolonger la grève était prise rapidement ce 27 janvier, le débat s’attardait en revanche sur les modalités d’action. Avec une première réflexion sur ce qui adviendra après le 4 février, mais aussi des dispositions concrètes sur la conduite de la grève dans les jours qui viennent.

La grève sera totale, à l’exception des audiences dans lesquelles la liberté des personnes peut être mise en cause. Dans ce cas particulier, la défense sera assurée de façon collective par plusieurs avocats qui plaideront à la fois le dossier et le devenir de leur profession. Une vague de demandes de mise en liberté sera présentée au cours de la semaine, de manière à gêner l’institution.

Par ailleurs, les téléphones de permanence garde à vue et victimes seront renvoyés sur le standard du ministère de la Justice et les parlementaires seront sollicités par délégations et courriers électroniques. Le système de transmission dématérialisée des documents mis en place par les juridictions grenobloises sera perturbé par l’envoi de pièces explicitant les motivations de la grève.

Des dispositions mises en œuvre sous l’égide d’un comité d’organisation de la grève qui témoignent de la colère et de l’engagement des avocats dans un mouvement de contestation qui aura des prolongements après le 4 février.